Pour une relance bien orchestrée

Les entreprises du milieu des arts, des spectacles et du tourisme sont parmi celles ayant été frappées le plus lourdement par la pandémie de COVID-19.  La dernière étude commandée par la Ville de Sherbrooke à la firme Dialogs pour évaluer l’impact de la pandémie sur nos entreprises (qui date de février 2021) est révélatrice. On y apprend que :

• 18 % des entreprises du secteur des arts, des spectacles et du tourisme manquent de liquidités, ce qui fait de ce secteur celui où il y a le plus d’entreprises en manque de liquidités.
• 50 % des entreprises du secteurs des arts, des spectacles et du tourisme considèrent qu’elles vivent des défis propres à leur secteur qui ne sont pas actuellement abordés par les différents paliers de gouvernement, ce qui fait de ce secteur celui où il y a le plus d’entreprises à partager ce constat.

De plus, on découvre que les deux mesures d’aide considérées les plus pertinentes par les entreprises sont :

• La mise en place d’initiatives pour soutenir et valoriser l’achat local
• La bonification ou la mise en place de programmes ou de fonds d’investissement 

Les leçons qui auraient dû être tirées de cette étude sont :

1. Qu’il faut soutenir en priorité les entreprises du milieu des arts, des spectacles et du tourisme
2. Qu’il faut miser sur la mise en place de programmes ou d’initiatives qui offrent une aide directe aux entreprises qui en ont besoin

Sachant qu’il restait 1,8 M$ dans l’enveloppe budgétaire destinée à la relance économique, et à la lecture de cette étude, plusieurs ont été étonnés et déçus d’apprendre que la Ville prévoit octroyer le tiers des sommes disponibles (615 000$) à un seul et unique projet au parc Jacques-Cartier, porté par l’entreprise montréalaise Moment Factory, pour une durée de 4 semaines.

D’abord, cela ne correspond pas au type de mesure d’aide qui est réclamé par le milieu. De plus, lorsque la Ville souhaite investir des sommes importantes dans un attrait touristique, elle devrait consulter le milieu, procéder à des appels d’intérêts et prioriser des entreprises locales. Ce processus serait plus transparent et équitable pour tous et toutes, et permettrait de soutenir en priorité les talents locaux. Il serait également judicieux de favoriser des projets permanents, ou du moins, de longue durée. Plusieurs trouvent également que le moment est mal choisi pour miser sur un projet touristique, alors que plusieurs entreprises du milieu des arts, spectacles et tourisme sont en difficulté.

L’attractivité de notre ville ne tient pas à un seul projet. Elle tient à la force et à la vivacité de chacun et chacune des acteurs et actrices de notre milieu. Les artistes, les entreprises culturelles, les organismes, les créateurs et créatrices, les salles de spectacle, les organisateurs et organisatrices d’événements portent à bout de bras ce secteur économique qui met de la couleur dans nos vies. Tous et toutes méritent de bénéficier du soutien de leur gouvernement de proximité en cette période particulièrement difficile. 

Ainsi, si vous croyez que la Ville de Sherbrooke devrait utiliser différemment ces 615 000$ afin de soutenir les entreprises d’ici, signez!