Les loisirs pour une ville plus inclusive
La candidate à la mairie Évelyne Beaudin a présenté ses engagements pour faire de Sherbrooke une ville plus inclusive. Pour Mme Beaudin, le développement des loisirs de proximité est une avenue prometteuse et prouvée pour favoriser l’intégration des nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes.
« Sherbrooke est une terre d’accueil », exprime Mme Beaudin. « Nous accueillons plusieurs personnes de l’extérieur grâce à l’Université de Sherbrooke, à l’Université Bishop’s et aussi parce que nous sommes l’une des villes du Québec à accueillir le plus de personnes réfugiées. Comme gouvernement de proximité, la Ville a un rôle à jouer pour favoriser le vivre-ensemble dans un contexte de diversité culturelle. Les études démontrent que les loisirs sont une belle façon de rapprocher les gens et de favoriser l’intégration des nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes. »
Mme Beaudin a réitéré son souhait de miser sur une offre de services de proximité pour les communautés, notamment dans les parcs. « Ce n’est pas tout le monde qui va prendre le temps de consulter la programmation des organismes de loisirs et de s’inscrire ou d’inscrire ses enfants. Ce qu’on remarque, particulièrement chez les personnes immigrantes, c’est que la participation est plus forte pour les activités qui se déroulent directement dans les parcs près de chez eux. On a déjà annoncé notre intention de miser sur la relève musicale sherbrookoise pour animer les parcs. La musique, c’est universel, ça rassemble les gens de tous les âges et de toutes les origines. C’est la même chose pour la nourriture! C’est pourquoi nous souhaitons soutenir davantage les fêtes de quartier et l’organisation d’activités de loisirs dans les parcs. »
Mme Beaudin se base notamment sur les travaux de Louise Paquet qui a étudié la question du loisir chez les personnes immigrantes. « Au Québec, à peu près tous les enfants apprennent à faire du vélo, à nager et à patiner dès leur plus jeune âge. Ce n’est pas nécessairement le cas dans d’autres pays. Il est donc important d’offrir des activités d’initiation, autant aux enfants qu’aux adultes, notamment en fournissant les équipements nécessaires. Il faut aussi que l’organisation de ces activités permette la participation spontanée, que ça ne soit pas basé sur une inscription obligatoire. »
Fernanda Luz, candidate du district du Carrefour et originaire du Brésil, a également pris la parole pour témoigner de comment une activité se tenant dans son parc l’avait aidée à apprivoiser l’hiver québécois. « La première fois que j’ai vécu une température de -25 degrés celsius, j’ai trouvé ça très difficile. Je n’avais plus envie de sortir de chez moi. Ça a été une activité hivernale de chasse au trésor au parc André-Viger qui m’a permis de découvrir les plaisirs de l’hiver. Ce parc a été le lieu de plusieurs rencontres au fil des ans. Ça m’a carrément permis de bâtir mon réseau et de faciliter mon intégration, car j’ai développé des belles relations avec les parents des amis de mes enfants. » Mme Beaudin rappelle que la barrière de la communication peut créer une certaine gêne chez les nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes qui ne maîtrisent pas parfaitement le français. « Les activités familiales intergénérationnelles sont essentielles, parce que la socialisation passe souvent par les enfants. »
Selon Mme Beaudin, la Ville doit miser sur des structures d’accueil efficaces, surtout en contexte de pénurie de main-d’œuvre. « On a déjà présenté notre intention de créer un Bureau de la rétention qui aurait comme mandat de faire découvrir la ville aux personnes qui viennent d’arriver, afin de favoriser la création rapide d’un sentiment d’appartenance. Il serait intéressant également d’organiser une journée d’accueil annuelle afin de faire connaître les services disponibles à la population aux nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes. Ça pourrait notamment être l’occasion de choisir un organisme auprès duquel s’impliquer, car on le sait, les expériences de bénévolat sont très pertinentes pour la recherche d’emploi et l’apprentissage du français. »
Enfin, Évelyne Beaudin a rappelé que sa réforme de la gouvernance prévoit de remplacer le Comité des relations interculturelles et de la diversité par un Conseil de la diversité culturelle formé de citoyennes et de citoyens qui pourront s’exprimer librement et proposer des solutions concrètes pour améliorer la vie à Sherbrooke. « Le comité actuel était un peu en recherche identitaire depuis quelques années. La formule des conseils-citoyens est très prometteuse, car elle donne la voix aux gens afin qu’ils et elles puissent partager sur leur réalité et ainsi, aider la Ville à prendre les meilleures décisions possibles. »