12 avril 2021

Boisé du Phare | Constats et propositions

En 2014, la Ville de Sherbrooke a adopté son Schéma d’aménagement et de développement révisé (SADR) dans lequel elle ciblait 12 % de protection d’aires naturelles sur son territoire. À ce jour, la Ville se trouve toujours, en excluant le réseau hydrographique, sous la barre des 9 %. C’est dans ce contexte que le cabinet de Sherbrooke Citoyen s’est intéressé à la possibilité de protéger un important boisé sur le territoire. 

En plus de procurer de nombreux services écosystémiques aux Sherbrookois, le Boisé du Phare est très fréquenté par les citoyens et citoyennes qui habitent à proximité ainsi que par les élèves de l’école secondaire du Phare située à proximité. Depuis novembre 2012, la Ville détient une étude de caractérisation produite par la firme CJB Environnement inc. (CJB) portant sur le Boisé du Phare, situé au sud-est près du centre-ville. La firme y avait identifié une ceinture verte à haute valeur écologique comprenant de nombreux milieux à fort et très fort potentiel écologique, soit 96,5 % des milieux terrestres, 44,8 % des milieux humides et 91,3 % des cours d’eau répertoriés. Ces milieux sont cependant exposés à des risques de destruction, notamment en raison des projets de développement immobilier prévus à court et moyen terme. 

Sherbrooke Citoyen s’est donc penché sur la question de la protection des aires naturelles et a élaboré trois scénarios théoriques d’acquisitions pour le Boisé du Phare (voir tableau ci-après). Le premier scénario implique l’acquisition de 12 terrains, ce qui permettrait de protéger une partie importante de la ceinture verte identifiée par la firme CJB. Le second scénario, considéré comme optimal au sens des éléments protégés, du bénéfice écologique et de l’impact financier, implique l’acquisition de près de 242 terrains (dont de petits terrains lotis, mais non construisibles). Ceci permettrait de mieux protéger un vieux peuplement forestier inéquiens de plus de 80 ans, en plus d’ajouter de plus jeunes peuplements inéquiens faisant office de zones tampons. Le dernier scénario serait l’achat de l’ensemble du boisé non construit, soit environ 850 terrains. Notons d’emblée que le coût d’investissement (le coût théorique) est ici basé sur la valeur foncière au rôle d’évaluation des propriétés touchées pour lesquelles l’acquisition est étudiée. Les coûts réels d’acquisition sont plus importants (voir coût avec expropriation).

Cela dit, pour parvenir à une protection et à des investissements optimaux, la stratégie proposée serait d’appliquer « l’approche règlementaire mixte » telle que suggérée par Me Jean-François Girard, biologiste et avocat spécialisé en droit de l’environnement et en droit municipal. Cette approche a démontré son efficacité et permet à une municipalité de naviguer à travers les obstacles qu’elle pourrait rencontrer lors de sa démarche de préservation. Des organismes de conservation comme Nature Cantons-de-l’Est pourraient contribuer à diminuer le coût total permettant la protection d’une bonne partie de ce boisé, en raison, notamment, de leur accès à des subventions particulières aux organismes de conservation et de leur capacité à rendre accessibles certains avantages fiscaux aux propriétaires qui décideraient de faire un don écologique (ou de conclure une entente). 


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© Sherbrooke Citoyen
Payé et autorisé par Mathieu Ducharme, représentant officiel de Sherbrooke Citoyen

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